Encel.— USA vs Israel
Frédéric Encel & François Thual (*):
Etats-Unis-Israël : une amitié à démythifier
Le Figaro, 13/11/2004.
La réélection de George Bush et, presque concomitamment, le décès de Yasser Arafat ont une fois encore donné lieu à maints commentaires sur l’indéfectible «axe israélo-américain». Dans la gauche radicale et/ou altermondialiste, on présente volontiers Israël et le sionisme comme une sorte de tête de pont ou de marionnette de l’impérialisme américain au Moyen-Orient. A l’extrême droite, les vieux fantasmes antisémites font des Etats-Unis un pays dirigé de l’intérieur par les Juifs.
La fameuse théorie du fer à cheval de Jean-Pierre Faye (selon laquelle les extrêmes se rejoignent) se vérifie ici plus qu’ailleurs, et les deux délires se confondent et se rejoignent souvent, dépassant hélas ces cercles extrémistes. Or, contrairement à la légende entretenue délibérément et/ou l’idée reçue de bonne foi, Israël et les Etats-Unis ne furent pas toujours alliés et, à plusieurs reprises, entretinrent même des relations tendues.
D’abord les années 20-30 voient une attitude distante des Etats-Unis vis-à-vis du mouvement sioniste, dans la mesure où le pétrole du Moyen-Orient arabo-persan devient un enjeu considérable et où la rivalité entre des compagnies anglaises et américaines fait rage. En outre, les excellents rapports entre Franklin D. Roosevelt et le roi d’Arabie Ibn Saoud renforceront le maintien de cette distance avec le mouvement national juif. Certes, en 1945, au regard de l’ampleur cataclysmique de la Shoah, et du fait de sa volonté de démanteler les empires coloniaux européens, le président Harry Truman impose une ligne favorable au sionisme, mais, deux ans plus tard, c’est contre l’avis du département d’Etat soucieux des réactions arabes qu’il pèse de tout son poids pour que Londres se dessaisisse du brûlant dossier de la Palestine mandataire au profit de l’ONU, et qu’un Etat juif soit créé. Toutefois, lors de la percée israélienne dans le Sinaï en pleine première guerre israélo-arabe, le président Truman somme Ben Gourion, premier ministre israélien, de stopper l’offensive de Tsahal, de crainte que Londres n’intervienne militairement dans le cadre d’un accord de défense qui la lie au Caire.
Sur le plan diplomatique, Jérusalem et Washington divergeront longtemps quant au problème des réfugiés palestiniens de 1948 ou encore sur le statut de la Ville sainte. Par la suite, c’est la France, et non les Etats-Unis, qui fera figure d’allié privilégié, comme en témoigne l’affaire de Suez d’octobre-novembre 1956 ; l’Administration de Dwigh Eisenhower va alors jusqu’à menacer ouvertement le gouvernement Ben Gourion de lourdes rétorsions politiques et économiques si Israël, allié à la France et à la Grande-Bretagne, ne se retire pas du Sinaï. La même Administration avait auparavant refusé d’inclure Israël dans le pacte de Bagdad signé le 30 mars 1955, du fait de l’antagonisme irréductible de l’Irak.
Il faut attendre l’écrasante victoire israélienne des Six-Jours, en juin 1967, pour que se rapprochent durablement les deux Etats : la progression soviétique au Moyen-Orient, le constat de la capacité militaire israélienne, la montée en puissance d’un lobby pro-israélien suite à la crainte de voir disparaître Israël vingt-cinq ans après la Shoah, etc. ; pour les Etats-Unis, l’ami devient un allié à défendre. En dépit des efforts arabo-soviétiques à l’ONU pour contraindre Israël à se retirer sans condition des territoires conquis, Washington parvient à faire voter, le 22 novembre 1967, une résolution liant un retrait israélien à la reconnaissance de l’Etat hébreu par ses voisins arabes.
Les relations entre Jérusalem et Washington se détériorent pourtant quelque peu avec le refus israélien du plan William Rogers de 1969, et ce n’est qu’en 1972 que les premiers avions de chasse américains sont livrés à Israël. L’année suivante, lors de la guerre du Kippour, Nixon ordonne bien un pont aérien de matériels militaires en faveur d’Israël afin d’équilibrer celui effectué par l’Union soviétique au profit des coalisés syro-égyptiens, mais le secrétaire d’Etat Henry Kissinger mène alors une politique visant à inciter fortement les belligérants israélien et égyptien à négocier dans le cadre d’une politique dite «des petits pas», avec force pressions sur Jérusalem.
A la suite des accords israélo-égyptiens de Camp David de 1978, Israël obtient de facto le statut d’allié privilégié, lequel lui permet de puiser annuellement dans les stocks américains pour 3 milliards de dollars/an, soit proportionnellement... moins que l’Egypte ! Par ailleurs, des différends sérieux persistent entre les deux alliés, notamment sur la question des implantations ou sur la livraison par les Etats-Unis d’une flotte aérienne de combat à l’Arabie saoudite (mars 1978). Contrairement à son prédécesseur Jimmy Carter, le président Ronald Reagan, au pouvoir de 1981 à 1989, entretient une profonde sympathie pour Israël, entre autres de nature théologique, et en juin 1982 c’est avec l’assentiment de son administration que le gouvernement Begin lance une opération militaire d’envergure au Liban contre l’OLP.
C’est également sous la présidence Reagan, en pleine «petite» guerre froide avec l’URSS, que se mettent en place accord de partenariat stratégique, accord de libre échange économique, coopération militaire active et collaboration scientifique dans le programme dit de «guerre des étoiles». Mais le déclenchement de la première Intifada en décembre 1987 et surtout la reconnaissance de l’OLP par Washington (décembre 1989) jettent un froid sur les relations israélo-américaines ; de fait, George Bush père et son secrétaire d’Etat James Baker, liés aux lobbies pétroliers et goûtant peu la politique nationaliste des équipes Shamir qui se succèdent en Israël, exercent de fortes pressions sur Jérusalem : une garantie bancaire de 10 milliards de dollars destinée à l’intégration de centaines de milliers de Juifs d’URSS est ainsi conditionnée à leur installation hors des implantations. En janvier-février 1991, Israël subissant pourtant une attaque irakienne de Scud (guerre du Golfe), le président Bush père parvient à convaincre Yitzhak Shamir de ne pas riposter et ainsi de sauver la coalition internationale anti-Saddam. Le chef du gouvernement israélien s’exécute et, néanmoins, se voit contraint par Washington de participer à la conférence de Madrid en octobre.
Le renforcement des relations bilatérales n’intervient qu’en 1992, avec l’élection du travailliste Yitzhak Rabin (américanophile convaincu et ancien ambassadeur à Washington) en juin, et celle de Bill Clinton en novembre. Tout au long du processus d’Olso qui s’enclenche en 1993, l’Administration américaine agit selon une double logique complémentaire : d’une part, soutenir les pourparlers entre Israël et les Palestiniens et aider à la conclusion d’un accord de paix final ; d’autre part, renforcer le partenariat stratégique avec l’Etat hébreu. Enfin, sous l’Administration Bush fils, les gouvernements Sharon reçoivent un soutien sans précédent, en dépit de certaines divergences mineures.
Avec la chute de l’Union soviétique et le relatif effacement de la Russie héritière au Moyen-Orient, nombre d’observateurs avaient prédit une dévalorisation stratégique de la place d’Israël aux yeux du Pentagone et de la Maison-Blanche. Or la grande stabilité de son régime, le caractère démocratique de ses institutions et l’exceptionnelle puissance de frappe de Tsahal au coeur du Moyen-Orient sont autant d’éléments demeurant admis à Washington comme des avantages constants dans un environnement incertain.
Mais ces réalités ne doivent pas occulter un phénomène d’ordre affectif et théologique : la représentation extrêmement positive du sionisme et d’Israël entretenue par les milieux conservateurs liés à l’évangélisme. Surreprésentés chez les élites politiques, industrielles et financières, ils font une lecture événementielle du retour du peuple juif en Terre promise comme la réalisation des prophéties bibliques ; ce retour des Juifs en Eretz Israel et l’avènement d’un Etat hébreu puissant seraient annonciateurs de la Parousie. Il convient d’insister sur le fait que cette représentation intègre le champ de vision politique de Washington au Moyen-Orient, pas officiellement bien entendu mais à un niveau élevé. Or même chez les plus fervents sénateurs, secrétaires d’Etat, conseillers auprès de la présidence ou présidents, la sympathie pour Israël, fût-elle rationnelle ou affective, n’a jamais pris le pas sur une constante : les intérêts géopolitiques bien compris des Etats-Unis.
Par ailleurs, avec le recul du temps, il faut ajouter que le soutien américain à Israël depuis 1948, et surtout 1967, fut de type défensif plus qu’offensif, d’autant plus que Washington avait établi comme objectif de ne pas risquer une confrontation majeure avec le bloc soviétique au Proche-Orient. Enfin, notons que Washington ne sacrifia en aucun cas un partenariat et a fortiori une alliance avec un Etat arabe sous la pression d’Israël ou de ses soutiens aux Etats-Unis.
Réelle, bien que complexe, la relation privilégiée entre les Etats démocratiques d’Israël et des Etats-Unis d’Amérique mérite une observation pointue, raisonnée, voire critique, et non les fantasmes et diatribes de certains polémistes laïcs ou religieux, à droite comme à gauche.
(*) Géopolitologues, auteurs de Géopolitique d’Israël. Dictionnaire pour sortir des fantasmes (Seuil, 2004).
Etats-Unis-Israël : une amitié à démythifier
Le Figaro, 13/11/2004.
La réélection de George Bush et, presque concomitamment, le décès de Yasser Arafat ont une fois encore donné lieu à maints commentaires sur l’indéfectible «axe israélo-américain». Dans la gauche radicale et/ou altermondialiste, on présente volontiers Israël et le sionisme comme une sorte de tête de pont ou de marionnette de l’impérialisme américain au Moyen-Orient. A l’extrême droite, les vieux fantasmes antisémites font des Etats-Unis un pays dirigé de l’intérieur par les Juifs.
La fameuse théorie du fer à cheval de Jean-Pierre Faye (selon laquelle les extrêmes se rejoignent) se vérifie ici plus qu’ailleurs, et les deux délires se confondent et se rejoignent souvent, dépassant hélas ces cercles extrémistes. Or, contrairement à la légende entretenue délibérément et/ou l’idée reçue de bonne foi, Israël et les Etats-Unis ne furent pas toujours alliés et, à plusieurs reprises, entretinrent même des relations tendues.
D’abord les années 20-30 voient une attitude distante des Etats-Unis vis-à-vis du mouvement sioniste, dans la mesure où le pétrole du Moyen-Orient arabo-persan devient un enjeu considérable et où la rivalité entre des compagnies anglaises et américaines fait rage. En outre, les excellents rapports entre Franklin D. Roosevelt et le roi d’Arabie Ibn Saoud renforceront le maintien de cette distance avec le mouvement national juif. Certes, en 1945, au regard de l’ampleur cataclysmique de la Shoah, et du fait de sa volonté de démanteler les empires coloniaux européens, le président Harry Truman impose une ligne favorable au sionisme, mais, deux ans plus tard, c’est contre l’avis du département d’Etat soucieux des réactions arabes qu’il pèse de tout son poids pour que Londres se dessaisisse du brûlant dossier de la Palestine mandataire au profit de l’ONU, et qu’un Etat juif soit créé. Toutefois, lors de la percée israélienne dans le Sinaï en pleine première guerre israélo-arabe, le président Truman somme Ben Gourion, premier ministre israélien, de stopper l’offensive de Tsahal, de crainte que Londres n’intervienne militairement dans le cadre d’un accord de défense qui la lie au Caire.
Sur le plan diplomatique, Jérusalem et Washington divergeront longtemps quant au problème des réfugiés palestiniens de 1948 ou encore sur le statut de la Ville sainte. Par la suite, c’est la France, et non les Etats-Unis, qui fera figure d’allié privilégié, comme en témoigne l’affaire de Suez d’octobre-novembre 1956 ; l’Administration de Dwigh Eisenhower va alors jusqu’à menacer ouvertement le gouvernement Ben Gourion de lourdes rétorsions politiques et économiques si Israël, allié à la France et à la Grande-Bretagne, ne se retire pas du Sinaï. La même Administration avait auparavant refusé d’inclure Israël dans le pacte de Bagdad signé le 30 mars 1955, du fait de l’antagonisme irréductible de l’Irak.
Il faut attendre l’écrasante victoire israélienne des Six-Jours, en juin 1967, pour que se rapprochent durablement les deux Etats : la progression soviétique au Moyen-Orient, le constat de la capacité militaire israélienne, la montée en puissance d’un lobby pro-israélien suite à la crainte de voir disparaître Israël vingt-cinq ans après la Shoah, etc. ; pour les Etats-Unis, l’ami devient un allié à défendre. En dépit des efforts arabo-soviétiques à l’ONU pour contraindre Israël à se retirer sans condition des territoires conquis, Washington parvient à faire voter, le 22 novembre 1967, une résolution liant un retrait israélien à la reconnaissance de l’Etat hébreu par ses voisins arabes.
Les relations entre Jérusalem et Washington se détériorent pourtant quelque peu avec le refus israélien du plan William Rogers de 1969, et ce n’est qu’en 1972 que les premiers avions de chasse américains sont livrés à Israël. L’année suivante, lors de la guerre du Kippour, Nixon ordonne bien un pont aérien de matériels militaires en faveur d’Israël afin d’équilibrer celui effectué par l’Union soviétique au profit des coalisés syro-égyptiens, mais le secrétaire d’Etat Henry Kissinger mène alors une politique visant à inciter fortement les belligérants israélien et égyptien à négocier dans le cadre d’une politique dite «des petits pas», avec force pressions sur Jérusalem.
A la suite des accords israélo-égyptiens de Camp David de 1978, Israël obtient de facto le statut d’allié privilégié, lequel lui permet de puiser annuellement dans les stocks américains pour 3 milliards de dollars/an, soit proportionnellement... moins que l’Egypte ! Par ailleurs, des différends sérieux persistent entre les deux alliés, notamment sur la question des implantations ou sur la livraison par les Etats-Unis d’une flotte aérienne de combat à l’Arabie saoudite (mars 1978). Contrairement à son prédécesseur Jimmy Carter, le président Ronald Reagan, au pouvoir de 1981 à 1989, entretient une profonde sympathie pour Israël, entre autres de nature théologique, et en juin 1982 c’est avec l’assentiment de son administration que le gouvernement Begin lance une opération militaire d’envergure au Liban contre l’OLP.
C’est également sous la présidence Reagan, en pleine «petite» guerre froide avec l’URSS, que se mettent en place accord de partenariat stratégique, accord de libre échange économique, coopération militaire active et collaboration scientifique dans le programme dit de «guerre des étoiles». Mais le déclenchement de la première Intifada en décembre 1987 et surtout la reconnaissance de l’OLP par Washington (décembre 1989) jettent un froid sur les relations israélo-américaines ; de fait, George Bush père et son secrétaire d’Etat James Baker, liés aux lobbies pétroliers et goûtant peu la politique nationaliste des équipes Shamir qui se succèdent en Israël, exercent de fortes pressions sur Jérusalem : une garantie bancaire de 10 milliards de dollars destinée à l’intégration de centaines de milliers de Juifs d’URSS est ainsi conditionnée à leur installation hors des implantations. En janvier-février 1991, Israël subissant pourtant une attaque irakienne de Scud (guerre du Golfe), le président Bush père parvient à convaincre Yitzhak Shamir de ne pas riposter et ainsi de sauver la coalition internationale anti-Saddam. Le chef du gouvernement israélien s’exécute et, néanmoins, se voit contraint par Washington de participer à la conférence de Madrid en octobre.
Le renforcement des relations bilatérales n’intervient qu’en 1992, avec l’élection du travailliste Yitzhak Rabin (américanophile convaincu et ancien ambassadeur à Washington) en juin, et celle de Bill Clinton en novembre. Tout au long du processus d’Olso qui s’enclenche en 1993, l’Administration américaine agit selon une double logique complémentaire : d’une part, soutenir les pourparlers entre Israël et les Palestiniens et aider à la conclusion d’un accord de paix final ; d’autre part, renforcer le partenariat stratégique avec l’Etat hébreu. Enfin, sous l’Administration Bush fils, les gouvernements Sharon reçoivent un soutien sans précédent, en dépit de certaines divergences mineures.
Avec la chute de l’Union soviétique et le relatif effacement de la Russie héritière au Moyen-Orient, nombre d’observateurs avaient prédit une dévalorisation stratégique de la place d’Israël aux yeux du Pentagone et de la Maison-Blanche. Or la grande stabilité de son régime, le caractère démocratique de ses institutions et l’exceptionnelle puissance de frappe de Tsahal au coeur du Moyen-Orient sont autant d’éléments demeurant admis à Washington comme des avantages constants dans un environnement incertain.
Mais ces réalités ne doivent pas occulter un phénomène d’ordre affectif et théologique : la représentation extrêmement positive du sionisme et d’Israël entretenue par les milieux conservateurs liés à l’évangélisme. Surreprésentés chez les élites politiques, industrielles et financières, ils font une lecture événementielle du retour du peuple juif en Terre promise comme la réalisation des prophéties bibliques ; ce retour des Juifs en Eretz Israel et l’avènement d’un Etat hébreu puissant seraient annonciateurs de la Parousie. Il convient d’insister sur le fait que cette représentation intègre le champ de vision politique de Washington au Moyen-Orient, pas officiellement bien entendu mais à un niveau élevé. Or même chez les plus fervents sénateurs, secrétaires d’Etat, conseillers auprès de la présidence ou présidents, la sympathie pour Israël, fût-elle rationnelle ou affective, n’a jamais pris le pas sur une constante : les intérêts géopolitiques bien compris des Etats-Unis.
Par ailleurs, avec le recul du temps, il faut ajouter que le soutien américain à Israël depuis 1948, et surtout 1967, fut de type défensif plus qu’offensif, d’autant plus que Washington avait établi comme objectif de ne pas risquer une confrontation majeure avec le bloc soviétique au Proche-Orient. Enfin, notons que Washington ne sacrifia en aucun cas un partenariat et a fortiori une alliance avec un Etat arabe sous la pression d’Israël ou de ses soutiens aux Etats-Unis.
Réelle, bien que complexe, la relation privilégiée entre les Etats démocratiques d’Israël et des Etats-Unis d’Amérique mérite une observation pointue, raisonnée, voire critique, et non les fantasmes et diatribes de certains polémistes laïcs ou religieux, à droite comme à gauche.
(*) Géopolitologues, auteurs de Géopolitique d’Israël. Dictionnaire pour sortir des fantasmes (Seuil, 2004).
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