Més sobre l’últim Fallaci
ITALIE Le dernier livre de la journaliste et essayiste, brûlot en forme d’«auto-interview», suscite une nouvelle polémique
La diatribe anti-européenne d’Oriana Fallaci
Rome : de notre correspondant Richard Heuzé
Le Figaro [20 août 2004]
Dans la foulée de La Force de la raison où elle fustigeait la démission de l’Occident face à l’Islam, Oriana Fallaci dénonce avec fureur, dans un nouveau livre intitulé Fallaci interviewe Fallaci, «l’esprit de Munich» qui soufflerait, selon elle, sur l’Europe.
Aucun leader important, à l’exception de George W. Bush, ni aucune institution, à commencer par les Nations unies, ne trouve grâce aux yeux de cette ancienne journaliste devenue essayiste et dont les treize ouvrages précédents ont suscité des polémiques sans fin.
Ce recueil de 125 pages, vendu à 650 000 exemplaires en quelques semaines, se présente sous la forme inédite d’une «auto-interview», genre dans lequel Oriana Fallaci excelle, ayant autrefois publié les récits de ses rencontres avec les plus grands personnages de la terre.
D’entrée, elle révèle qu’elle concède cette interview parce qu’elle a «la mort sur elle», étant cancéreuse depuis onze ans : «La médecine m’a dit : «Vous ne pouvez guérir.» Et pourtant j’ai encore tant de choses à dire. L’interview m’est apparue être le moyen le plus expéditif pour le faire.»
Cet «amour éperdu» de la vie suscite en elle une «haine profonde» pour la mort. Et pour tous ceux qui la professent, coupeurs de tête, kamikaze, leurs parents et leurs thuriféraires. Elle résume ce ressentiment en un dialogue cinglant :
«— Maman, Saïd s’est immolé. Il est devenu un martyr. Tu es contente ?
»— Très contente, mon fils. Très contente. Rendons grâce à Allah.»
La guerre en Irak et son cortège d’horreurs lui servent de cadre. Elle s’en prend à «cette délinquante américaine en tenue militaire qui s’est fait photographier en tenant un détenu irakien en laisse», et confie : «Je l’aurais frappée ! Et sans chercher à savoir si ce détenu était un criminel de Saddam Hussein. Je voulais restituer ma carte de séjour permanent aux Etats-Unis à Donald Rumsfeld qui était certainement au courant de ce qui se passait à la prison Abou Graïb.»
Avec la même indignation, elle s’insurge contre la barbarie des preneurs d’otages qui décapitent leurs victimes et contre la «prudence» des journaux occidentaux qui n’ont pas réservé à ces crimes le même traitement qu’aux sévices d’Abou Graïb : «Au début, ils ont donné un peu d’espace à Nick Berg, la première victime. Beaucoup moins à Paul Johnson et à Kim Sun. Presque rien à Gheorghi Lazov.»
Elle juge «trop élevé» le prix payé pour renverser Saddam Hussein : «Le terrorisme islamiste s’est multiplié. Les morts ont engendré des morts. Nous risquons de nous retrouver avec une République islamique d’Irak. La démocratie se désire et se conquiert. On n’en fait pas cadeau comme d’une plaque de chocolat.»
Elle s’abstient de tout jugement mordant sur George W. Bush, mais critique vertement son entourage, Powell, Rumsfeld et surtout la conseillère à la sécurité nationale Condoleeza Rice : «Plutôt que suivre l’un de ses conseils, je me suiciderai.» Avec la même verve, elle traite Kerry de «petit opportuniste et rien d’autre» et Ted Kennedy de «pire homme politique américain depuis trente ans».
Ses flèches les plus vénéneuses, elle les réserve à «l’Eurabia», autrement dit l’Union européenne, «un club financier» où règne l’anti-américanisme. Et en particulier à la France de Jacques Chirac, où «règne l’antisémitisme». Aussi trouve-t-elle «scandaleusement injuste» la condamnation du mur de Sharon par la cour de La Haye : «Un verdict digne de Chamberlain et Daladier.»
La diatribe anti-européenne d’Oriana Fallaci
Rome : de notre correspondant Richard Heuzé
Le Figaro [20 août 2004]
Dans la foulée de La Force de la raison où elle fustigeait la démission de l’Occident face à l’Islam, Oriana Fallaci dénonce avec fureur, dans un nouveau livre intitulé Fallaci interviewe Fallaci, «l’esprit de Munich» qui soufflerait, selon elle, sur l’Europe.
Aucun leader important, à l’exception de George W. Bush, ni aucune institution, à commencer par les Nations unies, ne trouve grâce aux yeux de cette ancienne journaliste devenue essayiste et dont les treize ouvrages précédents ont suscité des polémiques sans fin.
Ce recueil de 125 pages, vendu à 650 000 exemplaires en quelques semaines, se présente sous la forme inédite d’une «auto-interview», genre dans lequel Oriana Fallaci excelle, ayant autrefois publié les récits de ses rencontres avec les plus grands personnages de la terre.
D’entrée, elle révèle qu’elle concède cette interview parce qu’elle a «la mort sur elle», étant cancéreuse depuis onze ans : «La médecine m’a dit : «Vous ne pouvez guérir.» Et pourtant j’ai encore tant de choses à dire. L’interview m’est apparue être le moyen le plus expéditif pour le faire.»
Cet «amour éperdu» de la vie suscite en elle une «haine profonde» pour la mort. Et pour tous ceux qui la professent, coupeurs de tête, kamikaze, leurs parents et leurs thuriféraires. Elle résume ce ressentiment en un dialogue cinglant :
«— Maman, Saïd s’est immolé. Il est devenu un martyr. Tu es contente ?
»— Très contente, mon fils. Très contente. Rendons grâce à Allah.»
La guerre en Irak et son cortège d’horreurs lui servent de cadre. Elle s’en prend à «cette délinquante américaine en tenue militaire qui s’est fait photographier en tenant un détenu irakien en laisse», et confie : «Je l’aurais frappée ! Et sans chercher à savoir si ce détenu était un criminel de Saddam Hussein. Je voulais restituer ma carte de séjour permanent aux Etats-Unis à Donald Rumsfeld qui était certainement au courant de ce qui se passait à la prison Abou Graïb.»
Avec la même indignation, elle s’insurge contre la barbarie des preneurs d’otages qui décapitent leurs victimes et contre la «prudence» des journaux occidentaux qui n’ont pas réservé à ces crimes le même traitement qu’aux sévices d’Abou Graïb : «Au début, ils ont donné un peu d’espace à Nick Berg, la première victime. Beaucoup moins à Paul Johnson et à Kim Sun. Presque rien à Gheorghi Lazov.»
Elle juge «trop élevé» le prix payé pour renverser Saddam Hussein : «Le terrorisme islamiste s’est multiplié. Les morts ont engendré des morts. Nous risquons de nous retrouver avec une République islamique d’Irak. La démocratie se désire et se conquiert. On n’en fait pas cadeau comme d’une plaque de chocolat.»
Elle s’abstient de tout jugement mordant sur George W. Bush, mais critique vertement son entourage, Powell, Rumsfeld et surtout la conseillère à la sécurité nationale Condoleeza Rice : «Plutôt que suivre l’un de ses conseils, je me suiciderai.» Avec la même verve, elle traite Kerry de «petit opportuniste et rien d’autre» et Ted Kennedy de «pire homme politique américain depuis trente ans».
Ses flèches les plus vénéneuses, elle les réserve à «l’Eurabia», autrement dit l’Union européenne, «un club financier» où règne l’anti-américanisme. Et en particulier à la France de Jacques Chirac, où «règne l’antisémitisme». Aussi trouve-t-elle «scandaleusement injuste» la condamnation du mur de Sharon par la cour de La Haye : «Un verdict digne de Chamberlain et Daladier.»
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